Voie Marguerite-MARMOUD
Thônex est une terre frontière et comme telle, la commune a connu une période particulière entre 1939 et 1945, durant la Deuxième Guerre mondiale. A ce titre, cette dénomination honore l’activité d'entre-aide et de résistance déployée par les maquis français et notamment par le rôle joué par le fameux réseau « Gilbert ».
Ce nom évoque l'histoire de Marguerite Marmoud (1887, 1944) qui, avec le gendarme Curtet et Irène Gubier assiste l’adjudant Genoud, commandant du poste de gendarmerie à Moëllesulaz, dans l'organisation d'une filière de passage pour le compte du réseau « Gilbert » entre janvier 1943 et janvier 1944.
Chaque nuit, dans un sens ou dans l’autre, les passages se succèdent : résistants appartenant à diverses organisations, juifs pourchassés, agents de l’Intelligence Service, prisonniers évadés, militaires alliés ou autres personnalités. Les deux femmes en question, dont le nom de code était « les Violettes de la frontière », œuvrèrent ainsi sans relâche en venant en aide aux victimes de l’Allemagne nazie.
L’activité d’Irène Gubier et de Marguerite Marmoud est stoppée net le 17 janvier 1944. Ce jour-là, les deux résistantes sont arrêtées et enfermées dans la sinistre prison du Pax à Annemasse avant d’être déportées dans le camp de concentration de Ravensbrück, puis dans un Arbeitskommandos de Buchenwald. Si Irène Gubier revient de ce voyage en enfer, tel n'est pas le cas de Marguerite Marmoud qui ne survécut pas aux mauvais traitements.
André Devigny, chef de la branche lyonnaise du réseau « Gilbert », a rendu hommage à l’équipe formée par l’adjudant Genoud. À ce sujet il écrit : « L’adjudant Genoud, le gendarme Curtet, Marguerite Marmoud, Irène Gubier apportèrent à la cause commune une si large contribution que je dirais aussi « que jamais, autant de gens, durent à si peu, tant de reconnaissance ».
- La ville Gaillard, en France, a donné le nom de Irène Gubier à une esplanade.
La commune poursuit l'hommage de cette héroïne de la libération, en éditant un livre.