Rue MAUNOIR
A la mémoire de la famille Maunoir.
Description
Cette rue, qui s'appelait autrefois "rue Jean-Charles", rappelle plus spécialement le souvenir de Jean-Charles Maunoir-Senn (1796-1874), membre du Conseil représentatif, habitant du lieu, mais aussi celui d'autres membres de cette famille d'origine bretonne fixée à Genève en 1777, qui furent des médecins de renom:
- Jean-Pierre (1768-1861) fit ses études à Paris sous la direction du grand Desault. Rappelons qu'en pleine Terreur, Desault avait été accusé d'empoisonner ses scalpels afin de tuer les blessés marseillais. Traduit devant le Tribunal révolutionnaire, il aurait certainement été guillotiné si son élève Maunoir, au péril de sa vie, n'était intervenu violemment en sa faveur et ne l'avait sauvé. Rentré à Genève, Jean-Pierre Maunoir a parcouru une très belle carrière de chirurgien et d'oculiste. Il fut dans les premiers qui aient réussi le cure radicale de la cataracte. Ses publications furent assez remarquables pour lui valoir le titre envié de Correspondant de l'Institut de Paris.
- Charles-Théophile (1775-1830), frère de Jean-Pierre, dit souvent Maunoir cadet, fut lui aussi un chirurgien d'une habilité peu commune. Chirurgien en chef de l'Hôpital pendant 12 ans, il dut se retirer, en raison de santé chancelante en 1825. Le jour de sa retraite fut un vrai jour de deuil pour le personnel et les malades de l'hôpital.
- Théodore (1806-1869), l'un des cinq fondateurs de la Croix-Rouge, fut un médecin aimé, chirurgien habile aussi. De bons conseils, il fut au sein du premier Comité internationale de la Croix Rouge, l'homme qui sut indiquer les écueils si nombreux dès le début et montrer le chemin à prendre pour les contourner.
- et aussi Edouard Albert (1863-1919), avocat, conseiller d'Etat de 1903 à 1915 et conseiller national. A cette époque, les luttes politiques mettaient aux prises radicaux et démocrates (aujourd'hui libéraux). Or, Edouard Albert qui appartenait au parti démocrate, présidait en 1909 le département de justice et police. Au Grand Conseil, les radicaux déclenchèrent une affaire de dossiers secrets. La séance fut houleuse et un vote désapprouva Maunoir qui donna sa démission le 13 mars 1909. Comme on était à un mois des élections, il fit acte de candidature et le 25 avril, soit exactement un mois et dix jours plus tard, il était réélu à une forte majorité. Il s'agit là d'un fait unique dans les annales de la politique genevoise. Il fut également colonel de l'Etat-major judiciaire. Il mourut en 1929.
Définition de l'Arrêté du Conseil d'État
Rue des Eaux-Vives / Route de Montchoisy
Anecdote(s)
- Auparavant, cette voie portait le nom de Rue Jean-Charles
Contribution 2014-10-24