Rue Jean-CALVIN
Jean Calvin, de son vrai nom Jehan Cauvin (Noyon, Picardie, 10 juillet 1509 - Genève, 27 mai 1564) est un homme de lettres français, théologien protestant, polémiste et chef religieux. Il est surtout connu comme le grand organisateur des Eglises réformées.
Il est, avec Martin Luther, Ulrich Zwingli et Martin Bucer, l'un des principaux artisans de la Réforme protestante, qu'il développa à Genève au cours du XVIe siècle, en opposition à certains dogmes, rites et pratiques de l'Église catholique romaine, tels que le pouvoir du pape et des conciles, la confession auriculaire et les indulgences.
Obligé de fuir la persécution, c'est dans ses pérégrinations, alors qu'il se de rendait de Noyon à Bâle par Genève, qu'il fut arrêté, et même retenu en cette ville par le vaillant Farel qui avait deviné tout ce que la frêle personne de Calvin recelait de vigueur morale et de capacités.
Il fut inscrit sur les registres des Genevois, sous ce simple titre : un français, en qualité de professeur de théologie et d'enseignement religieux. Il ne tarda pas longtemps à s'apercevoir où était le défaut de la cuirasse des Genevois, et à juger que leur caractère avait autant besoin de réformes que leur foi.
Calvin jugea donc qu'après avoir doté les Genevois d'une confession de foi résumant les principes de la Réforme et solennellement adopté le 10 novembre 1536 jour où l'Eglise de Genève fut reconnue comme Eglise d'Etat et nationale, il devait s'occuper de leurs moeurs. Il établit ces fameuses lois somptuaires qui furent en vigueur pendant près de deux siècle et demi. Au coucher du soleil, une cloche mise en branle devait faire rentrer tous ceux qui étaient hors de chez eux. Passé neuf heures, il était défendu d'aller dans les rues jouer ; danses, spectacles, théâtres étaient interdits. Le mobilier des appartements ne devait pas dépasser un certain nombre d'objets. L'habillement, la toilette
étaient soumis à un contrôle sévère, l'ordonnance portait que nulle femme ou fille n'eût les cheveux tors ou frisés, mais honnêtement liés et joints à la tête comme le Saint apôtre l'admoneste. Il était défendu aux femmes de se farder, de porter des boucles d'oreille et des alliances avant leur mariage. Défense était faite aux tailleurs, aux cordonniers, aux chaperonniers, aux lingiers, de confectionner des vêtements, des souliers, des coiffures sur une mode nouvelle sans l'autorisation du Conseil, etc...
L'extrême sévérité de ces ordonnances ne tarda pas à aigrir et à indisposer le peuple qui finit par chercher toutes les occasions possibles de secouer le joug du réformateur. Cette indisposition provoqua des troubles, formentés par un parti qui prit le nom de libertin et auquel Calvin refusa de donner la Cène à St-Pierre. Ceux-ci firent tant et si bien que le Conseil décréta le bannissement de Farel et de Calvin , en avril 1538.
Mais les désordres politiques qui se déchaînèrent dans Genève pendant l'absence des réformateurs, firent regretter la main de fer de Calvin. Le Conseil voyant que personne n'était capable de ramener l'ordre et la tranquillité, rapporta l'arrêt de bannissement et décréta en date du 22 octobre 1540 de rappeler Farel et Calvin. Celui-ci seul put revenir, et s'y décidant que sur les instances des magistrats genevois.
Il vint donc s'installer, avec sa compagne Idelette de Bure, dans le No 11 de la rue Calvin. Là, dans une
grande chambre meublée avec le rigueur dont il donnait l'exemple, près d'une fenêtre ayant plaisant regard sur le lac et les montagnes, il écrivit la plupart de ses oeuvres, qui comptaient près de 96 volumes. C'est vers cette maison que bien des voyageurs de distinction, traversant Genève, se dirigeaient pour voir le chef de la réforme ; que de nombreux réfugiés reçurent de lui l'accueil et secours et que des centaines d'étudiants, accourus de partout, écoutèrent. sa parole puissante expliquer les Saintes Écritures.
Lors de son retour Calvin avait posé pour condition: les magistrats, de la discipline ecclésiastique, devaient suivre le plan qu'il avait conçu. Pour le faire exécuter, il obtint du gouvernement. la création d'un corps chargé de régler l'ordre de l'Eglise, d'appliquer les ordonnances et les lois somptuaires ; de veiller sur tout scandale, d'empêcher idolâtries, blasphèmes, dissolutions et autres choses contrevenant à l'honneur de Dieu et à l'Evangile. Cette assemblée était, dans la pensée du réformateur, un véritable tribunal de moeurs ; composé de la Compagnie des pasteurs et de douze laïques appelés anciens. Il reçu le nom de Consistoire.
Mais Calvin eut à lutter jusqu'au bout contre une santé frêle et délicate qui pouvait, jusqu'à un certain point, expliquer l'irascibilité de son caractère. Il n'écoutait que son ardeur pour le travail et son activité dévorante.
Une fièvre, dont il avait ressenti les premières atteintes pendant la construction du collège de St-Antoine en 1559, le minait. Il n'en continua qu'avec plus d'énergie ses études particulières :il renvoyait et mettait la dernière main aux Commentaires qu'il avait écrits sur la bible toute entière, ouvrage immense et très précieux à consulter. Il conduisait les affaires de la République, qu'on lui soumettait toutes, et les suppliques quelles qu'elles fussent, lui étaient renvoyées par le Conseil. Il prêcha pour la dernière fois en février 1564. Deux mois plus tard il se faisait encore porter à St-Pierre pour prendre la Cène. Enfin sur son désir, le 27 avril de Conseil des Syndics se transporta en corps dans sa grande chambre de malade pour entendre ses derniers et émouvants adieux. Il mourut juste un mois plus tard, à huit heures du soir, et, comme l'a écrit de Bèze, son disciple, "le soleil
se coucha". Il fut enseveli au cimetière de Plainpalais. Mais comme il avait expressément demandé qu'aucun monument n'indiqua le lieu où il reposait, nul ne sait aujourd'hui où se trouve exactement sa tombe.
Au cours de sa vie, Jean Calvin a développé une doctrine qui présente quelques différences, théologiques et cérémonielles avec celle de Luther, doctrine qu'il expose dans son œuvre majeure, "l'Institution de la religion chrétienne" (écrite en latin, puis traduite par ses soins en français), semblable à une somme organique de théologie. Il est ainsi le premier à donner une version systématique de la théologie réformée, à l'inverse de Luther qui n'a rédigé qu'une somme de commentaires, pamphlets, lettres, sermons et opuscules. Calvin a également laissé de nombreux sermons, pamphlets et commentaires en langue vernaculaire, dont le Traité des scandales de 1550, favorisant ainsi l'essor de la littérature en langue française, avec d'autres auteurs humanistes, comme François Rabelais, Louise Labé ou Michel de Montaigne.
25. Rue Jean-CALVIN
- Rue de la Pélisserie / Rue du Puits-Saint-Pierre
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