Rue du Péage
Le péage était à l'origine, un droit perçu par le seigneur sur le bétail et les marchandises qu'on transportait sur les chemins et les ponts. Avec l'évolution du système féodal, ce droit continua à être levé par l'autorité ayant juridiction sur les terres. De nos jours, il en reste des traces dans les droits de passages exigés à l'entrée des tunnels et sur les autoroutes. Relevons qu'en Suisse, cette pratique qui avait disparu au cours du XXe siècle, refait surface aujourd'hui sous la forme de la vignette autoroutière.
L'étymologie de ce mot remonte au bas latin "pedaticum" qui désigne d'abord le piéton, celui qui porte le pied et qui passe; par extension, on l'emploie pour parler de ce prélèvement. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les péages étaient nombreux autour de Genève: les uns sur les grandes voies de communication où les Genevois étaient généralement exemptés de taxes et les autres sur les routes secondaires qui touchaient surtout le trafic régional. Le péage de Chêne était placé sur le pont enjambant la Seymaz, autour duquel s'est peu à peu développé le village de Chêne-Bourg. Il a été l'objet de nombreux conflits entre Genève et le duc de Savoie, puisque la Seymaz constitua longtemps la frontière entre ces deux juridictions: les deux seigneuries désiraient s'emparer de cette importante source de revenus. Le système du péage a été longtemps un obstacle au commerce, obstacle que de nombreux contrebandiers contournaient aisément, et ce, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle (voir place de l'Octroi).
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