Route de Thonon

Ville
Description

On nommait autrefois "route de Thonon", l'ancienne voie romaine qui passait pour les Hauts Crêts de Cologny, avant de redescendre dans la direction de Vandoeuvres puis de Thonon. Aujourd'hui ce nom désigne la grande route qui poursuit le quai de Cologny, atteint la frontière franco-suisse pour continuer jusqu'à la ville de Thonon. L'étymologie du nom évoque la situation de cette importante cité de l'ancien Chablais. En effet, "Thon" dérive du celtique "dun" (colline) et "Onn" évoquant l'eau. Thonon est donc le lieu situé au-dessus de lac. La ville était un centre thermal déjà connu dans l'Antiquité, comme le prouvent les vestiges romains qu'on y a découverts. Au Moyen Age, Thonon fut une des résidences des princes de Savoie qui y possédaient un château fort. Un de ces princes, le premier qui prit le titre de duc, Amédée VIII, fit construire à côté du prieuré de Ripaille, une maison de plaisance où il aimait se retirer. Lui-même et ses successeurs, tous très pieux, firent de cet endroit un lieu de prière et de recueillement. La ville avait pris au cours du Moyen Age une telle importance économique et politique qu'elle était considérée comme capitale du Chablais. En 1536, les Bernois envahirent la région, y apportant la Réforme; quand ils la quittèrent vingt-huit ans plus tard, la religion réformée y était fortement implantée. Aussi en 1589, une armée française envahit-elle le Chablais et assiégea Thonon qui dut se rendre. De 1594 à 1598, saint François de Sales, alors prévôt d'Annecy, vint exercer son apostolat à Thonon et dans toute la région, amenant des habitants à se reconvertir au catholicisme. La conversion du Chablais fut, auprès du duc de Savoie, un des titres qui valurent un peu plus tard à saint François l'évêché d'Annecy. Celui-ci avait également fondé dans cette ville un grand établissement d'instruction publique connu sous le nom d' "Université chablaisienne", qui subsista jusqu'à la Révolution.

Définition de l'Arrêté du Conseil d'État
A.1. du chemin de Nant-d'Argent (Cologny), à la frontière française (douane d'Anière), par La Pallanterie.
Anecdote(s)

Thonon : Comm. française, dép. de Haute-Savoie, chef-lieu d'arrondissement, sur la rive sud du Léman. 2325 hab. en 1656, 3000 en 1789, 4918 en 1861, 8042 en 1921, 13 181 en 1946, 27 040 en 1982, 32 824 en 2008. Stations lacustres du Néolithique récent et du Bronze. Le site primitif semble avoir été abandonné au premier âge du Fer, la bourgade s'installant, à partir de La Tène, sur une des terrasses qui s'étagent depuis le lac jusqu'à l'arrière-pays. Vicus romain d'environ 10 ha, station d'étape sur la voie de Genève à Saint-Maurice, marché local: découverte de onze fours de potier (1959, 1972, 1975, 1976). Doté de franchises par Philippe Ier de Savoie dès 1268, T. supplante Allinges comme centre de la châtellenie vingt ans plus tard, avant de devenir au XVe s. la résidence principale des comtes puis ducs de Savoie. Après la brillante période d'Amédée VIII qui fit édifier le château-ermitage de Ripaille aux sept tours, et de son fils Louis (1391-1465), commence le déclin. Avec l'occupation bernoise de 1536, T. passe à la Réforme et devient le siège d'un bailliage bernois. Rendu au duc Emmanuel-Philibert en 1567 après ratification du traité de Lausanne (1564), T., capitale du Chablais savoyard, s'affirme face à Genève comme une citadelle de la Contre-Réforme avec la mission de saint François de Sales et des capucins de 1594 à 1598 et la création de la Sainte-Maison en 1602, conçue comme une base de reconquête catholique avec une communauté de prêtres séculiers, une mission confiée aux capucins, un collège et un centre d'apprentissage pour les nouveaux convertis. Petite ville de couvents, de notables et d'artisans, marché d'une région agricole assez pauvre, centre administratif de la province, T. ne connaît qu'une évolution lente, à peine accélérée par l'annexion de la Savoie à la France en 1860. C'est le tourisme qui va lui apporter un véritable essor, avec la création en 1912 de la première école hôtelière française. Des implantations industrielles, à partir de 1954, ont permis un doublement rapide de la population. Une rénovation urbaine, devenue indispensable pour l'expansion de la ville, a détruit une partie des vieux quartiers, tout en préservant l'ancien monastère de la Visitation transformé en centre culturel.