Place Beatriz-CONSUELO

Née le 23 décembre 1931 à Porto Alegre au Brésil et décédée le 7 mars 2013 à Genève, Beatriz Consuelo Cardoso est une danseuse étoile de renommée internationale. Elle danse pour le Théâtre municipal de Rio de Janeiro, le Grand Ballet du Marquis de Cuevas et le Ballet du Grand Théâtre de Genève, avant de devenir directrice de l’École de danse de Genève et de son Ballet Junior.

Beatriz Consuelo Cardoso grandit dans un milieu intellectuel et libre-penseur à Porto Alegre, capitale de l’État de Rio Grande do Sul au Brésil. Elle commence la danse très jeune au Theatro São Pedro avec la professeure Tony Seitz Petzhold. À l’âge de 15 ans, elle déménage avec ses parents à Rio de Janeiro, invitée par Nina Verchinina à rejoindre le corps de ballet du Théâtre municipal. Elle devient première danseuse en 1949. Repérée par l’industrie cinématographique, elle joue en 1953 dans Destino em apuros d’Ernesto Remani, premier film tourné en couleur au Brésil.

La même année, sollicitée par plusieurs danseurs du Grand Ballet du marquis de Cuevas qui ont séjourné quelques mois au Brésil, Beatriz Consuelo – elle choisit son deuxième prénom comme nom d’artiste – décide de partir en France pour les rejoindre. Au sein de cette compagnie fondée par l’excentrique marquis de Cuevas, elle renonce tout d’abord à son statut de première danseuse et redevient membre du corps de ballet, avant de retrouver sa place de soliste puis de danseuse étoile en 1959. Elle est profondément marquée par les leçons de sa maîtresse de ballet, Bronislava Nijinska, qui lui confie rapidement des rôles importants. En 1961, elle danse avec Rudolf Noureev le pas de deux de L’Oiseau bleu dans le ballet de La Belle au bois dormant. Très affectée par la dissolution de la compagnie en juin 1962, elle intègre pendant quelques mois le ballet du Grand Théâtre de Bordeaux, puis retourne au Brésil pour une tournée à travers le pays.

En 1964, elle répond à l’appel de Serge Golovine, qui vient de reprendre la direction du Ballet du Grand Théâtre de Genève et qui lui propose de le rejoindre aux côtés d’autres ancien-ne-s membres du Grand Ballet du marquis de Cuevas. Son arrivée est remarquée par la presse suisse romande : les critiques louent sa sensibilité musicale, son intelligence scénique et la pureté de son style. Après la naissance de son fils, Beatriz Consuelo apparait pour la dernière fois sur scène en novembre 1969 dans La Valse de Ravel, chorégraphiée par George Balanchine.

Elle décide ensuite de se consacrer à l’enseignement et prend la direction de l’École de danse du Grand Théâtre qui vient de voir le jour. En 1975, les autorités publiques ne souhaitant plus soutenir financièrement l’école, Beatriz Consuelo la reprend à titre privé et la renomme École de danse de Genève. Afin d’offrir un tremplin à ses élèves, elle fonde en 1980 une compagnie pré-professionnelle, le Ballet Junior. Plus d’une trentaine de jeunes formé-e-s dans son école intègrent ensuite des troupes professionnelles. Beatriz Consuelo figure également dans plusieurs jurys, notamment celui du Concours international de chorégraphie de Nyon, et elle enseigne à plusieurs reprises les enchaînements aux candidates du prestigieux Prix de Lausanne. En 1999, déçue du manque de soutien public et des subventions insuffisantes, elle remet l’École de danse et le Ballet Junior à l’un de ses anciens élèves, Patrice Delay, qui en assure depuis la direction avec le danseur et chorégraphe Sean Wood. Beatriz Consuelo continue encore quelques années à enseigner à Martigny, au Conservatoire cantonal du Valais.

Distinguée à plusieurs reprises au cours de sa carrière, elle reçoit du gouvernement brésilien l’Ordre du Mérite Carlos Gomes en 1956 et l’Ordre de Rio Branco en 1975 pour l’ensemble de sa carrière. En 2003, elle remporte le prix quadriennal de la Ville de Genève pour les arts de la scène.

Elle décède le 7 mars 2013 à Genève.

Le Conseil administratif de la Ville de Genève a approuvé le transfert des cendres de Beatriz Consuelo Gafner dans le cimetière de Plainpalais. Cette décision est le signe de la reconnaissance des autorités pour le haut niveau d’engagement de cette danseuse, professeure de danse, qui a élevé Genève au rang des villes qui comptent dans le domaine de la danse.