Jardin Georges-HALDAS
Georges Haldas est né à Genève le 14 août 1917, d’un père grec (ou italo-grec selon les sources) et d’une mère suisse. Il passe son enfance en Céphalonie (Grèce) jusqu’à l’âge de neuf ans, puis revient à Genève où il vivra la majorité de sa vie, notamment au Boulevard des Philosophes. Il y suit des études de lettres et travaille ensuite pour les éditions Rencontre.
Il s’oriente vers la poésie, stimulé par un professeur qui lui ouvre les portes de cet art. Il envisage un temps la théologie ou une carrière dans le football, avant de se consacrer pleinement à l’écriture. Son œuvre est foisonnante, comprenant plus de 80 titres : poésie, essais, chroniques, traductions.
Il rédige ses textes dans les cafés genevois, notamment « Chez Saïd », où il écrit plusieurs heures par jour. Ce lien avec le quotidien et la vie populaire traverse toute son œuvre.
Dans son oeuvres, il explore en profondeur la création poétique dans deux grandes séries :
- La Confession d’une graine (6 volumes, 1983–2003)
- L’État de poésie (14 volumes)
Ses chroniques (Boulevard des Philosophes, Chronique de la rue Saint-Ours, La Légende des cafés) ressuscitent à la fois l’enfance et la vie des quartiers populaires de Genève.
Poète engagé, il milite pour l’égalité et la dignité humaine, sans adhérer strictement à un parti politique. Il s’exprime sur des enjeux majeurs comme la paix au Moyen-Orient et la coexistence Est-Ouest pendant la Guerre froide.
Spirituellement, Haldas traverse une conversion au catholicisme avant de s’éloigner de l’institution ecclésiale, qu’il critique pour son esprit de pouvoir. Il insiste sur la mémoire, conçue comme une forme de résurrection des êtres et du passé.
Georges Haldas reçoit de nombreux prix littéraires : Prix Schiller (1971, 1977), Grand Prix de la ville de Genève (1971), Prix Taormina (1970), Grand Prix C.F. Ramuz (1985).
Il est décédé le 24 octobre 2010 au Mont-sur-Lausanne. Il repose au cimetière des Rois à Genève.
Deux plaques commémoratives lui rendent hommage : l’une au Mont-sur-Lausanne (2007) et l'autre installée en 2018 au Boulevard des Philosophes 7, à Genève.
- Poème de Georges Haldas: "Être là"
J'aimais bien ces dimanches
silencieux pudiques
où toi tu travaillais
Et moi dans l’autre chambre
lentement j’écrivais.
J'aimais bien ces silences
J'aimais bien ne rien dire
Être là simplement
Laisser le temps mûrir
Et l'esprit nous unir
G. Haldas, Poèmes du veilleur