Chemin Emma-JEREMIAS

Cette dénomination rend hommage à Madame Emma-JEREMIAS (1909-1988)
Autre Femme
Description

Cette dénomination rend hommage à Madame Emma-JEREMIAS, (1909-1988) une figure de la Résistance tout particulièrement reconnue comme sauveteuse des Juifs persécutés dans son pays d’origine.

Son activité au sein de la Croix-Rouge Internationale lui permet de sauver 360 enfants de la déportation ainsi que leurs familles.

Elle quitte Budapest en 1956 et passe les 25 dernières années de sa vie dans la commune du Grand-Saconnex.

Son corps repose au cimetière du Grand-Saconnex, au côté de son époux Ernest Pictet.

 

Biographie détaillée

Emma Jeremias est née le 20 septembre 1909 à Budapest en Hongrie.
En 1935, elle épouse Géza Szentes de Madéfalva de Kisbacon, artiste peintre et photographe d'art.

Les époux feront des choix héroïques au moment de la Seconde Guerre Mondiale, lorsque la Hongrie va être envahie, d'abord par l'idéologie puis par l'armée nazie. Ils prendront, sans hésiter, le parti des persécutés et des proscrits. 

Ils travaillent activement dans la résistance et tout particulièrement comme sauveteurs des Juifs persécutés. Emma Jeremias prend d'abord part à l'accueil en Hongrie des réfugiés de la Résistance fuyant leurs pays occupés, notamment de nombreux Français. Le Président de la République Française lui témoignera de sa grande estime lors du décès de celle-ci par ses condoléances manuscrites à sa fille.

Emma devient proche collaboratrice du diplomate suédois Raoul Wallenberg et participe avec lui au sauvetage de milliers de Juifs. Le Consul général d'Israël, Monsieur Peter Aran, donne son témoignage personnel de son action et lui rend un vibrant hommage lors de la remise de la Médaille des Justes.

Emma est également active au sein de la Croix Rouge Internationale et c'est à ce titre qu'elle pourra sauver 360 enfants juifs de la déportation ainsi que leurs familles. En raison des conséquences catastrophiques de l'écrasement de l'insurrection de Budapest en 1956, une partie de cette famille qui avait pris une part active au soulèvement se réfugie à l'Ouest; C'est le cas d'Emma. Derrière elle, le rideau de fer se ferme, sans retour possible.

Elle trouvera une vraie patrie en Suisse, plus précisément au Grand-Saconnex, où elle vivra les vingt-cinq dernières années de sa vie, un quart de siècle qu'elle vit avec dévouement, humanisme et dans une grande discrétion.

C'est donc au Grand-Saconnex que le Centre Simon-Wiesenthal, basé à Los Angeles, envoie dans les années 80 une délégation afin de recueillir le précieux témoignage d'Emma. C'est aussi au Grand-Saconnex qu'elle reçoit les honneur du Comité Keren Kayemeth Leisrael. A l'initiative de Madame Ruth Bath-Shlomo, le KKL plante une forêt en l'honneur d'Emma Jeremias à Ma'aleh Adunim: « un arbre pour chaque Juif sauvé ».

Et c'est au Grand-Saconnex enfin qu'Ernest Pictet la demandera en mariage. Tout pousse ces deux êtres à cheminer ensemble : leur noblesse d'âme, leur profond humanisme, leur modestie et, avant tout, une foi profonde et ardente. Foi que ces grands chrétiens approfondiront désormais ensemble, chacun selon sa confession mais unis dans une même charité. Jusqu'à sa mort, Emma restera fidèle à ses valeurs altruistes. En témoignera la foule nombreuse venue au moment de son décès et les paroles émues de Jean Pictet, haut dirigeant du CICR, lors de ses funérailles. Son corps repose au cimetière de la Voie-de-Moëns, au Grand-Saconnex, aux côtés de son époux Ernest Pictet.

Un témoin pour aujourd'hui

La vie d'Emma Jeremias l'a conduite au coeur des grandes déchirures du xxe siècle. Elle s'est élevée avec toute sa force et sa fragilité de femme contre l'innommable, contre la haine et l'injustice.

Exemple pour notre temps où les cultures s'entrechoquent, Emma Jeremias a été un trait d'union entre les hommes, un trait d'union entre les mondes.

 

Définition de l'Arrêté du Conseil d'État
à l'artère débutant au 15, chemin du Pommier et finissant au 20, chemin François-LEHMANN.
Anecdote(s)
  • Une fondation « Emma Jeremias » est en projet.