Chemin du Tirage
Les habitants de Cologny ont été dès le Moyen Age de fervents amateurs de tir, d'abord à l'arbalète, puis à l'arquebuse. Au début du XVIe siècle, ils présentèrent même une requête au Conseil pour obtenir le droit de tirer à l'arquebuse chaque dimanche sur leur propre territoire, évitant ainsi de se rendre en ville. Le gouvernement ayant rejeté leur demande, les arquebusiers continuèrent à s'exercer sur les emplacements habituels de la cité. Cependant, à la fin du XVIIe siècle, les tireurs cologniotes obtinrent l'autorisation d'installer sur le territoire communal un champ de tirage. Celui-ci devint si fréquenté qu'en 1738, le Conseil genevois rendit arrêt portant "Défense aux paysans de Cologny d'aller tirer à Saconnex et défense à ceux de Saconnex d'aller tirer à Cologny, car en y allant en bateau, ils pourraient être chassés par les vents en Savoie, ce qui causerait des embarras." De telles mesures révèlent l'importance qu'avaient alors ces réunions de tireurs, qui avaient lieu dans une atmosphère de fête, rare à Genève où les divertissements étaient prohibés.
Quant au tirage lui-même, nous savons que les arquebusiers visaient un oiseau de fer ou de bois placé au bout d'un long perche ou sur une haute branche. Un tel exercice nécessitait un large espace découvert. A Cologny, bien que l'on ne puisse pas situer l'endroit où le premier tirage fut installé, on sait qu'il a été déplacé en 1790, aux environs de l'actuel chemin du Tirage, après avoir été suspendu quelques temps en raison des troubles politiques qui agitaient alors la République. La parcelle fut vendue en 1878; Cologny s'associa à Vandoeuvres pour construire un nouveau tirage sur les landes de Chougny. Celui-ci subsista jusqu'aux dernières années du XIXe siècle.
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