Chemin du Grand-Puits

Ancien puits soufflant de Meyrin
Ouvrage / bâtiment
Description

Le chemin du Grand-Puits évoque un puits à courant d'air, qui constitua une des curiosité du Meyrin d'autrefois.

LE PUITS SOUFFLANT OU ASPIRANT DE MEYRIN

Le phénomène du puits soufflant ou aspirant de Meyrin est dû à une disposition géologique particulière. En effet, cet ouvrage, de 1,5 m de diamètre et de 22,6 m de profondeur, avec en plus 2,1 m d’eau, dont les parois sont constituées de gros boulets, a été foré au travers de couches bien distinctes : de la terre végétale repose sur une couche de 5 m d’épaisseur environ, formée d’argile.  Ce dépôt résulte de la dernière période glaciaire, il y a environ 18.000 ans.  Il surmonte une couche appelée « alluvion ancienne » ou « diluvium préglaciaire ».  C’est une formation interglaciaire, voire fluvioglaciaire, reposant sur la molasse, substratum rocheux de notre canton. A la base de cette couche, dont l’épaisseur maximum atteint 40 m, on trouve une marne à lignite peu épaisse.  Elle est surmontée par un dépôt meuble de sable et de gravier, en couches horizontales, à structure parfois torrentielle. Ses éléments ont des dimensions variant du sable fin à des cailloux de la dimension d’un ballon de football, ces derniers toujours arrondis ; ils proviennent des Alpes ou des Préalpes (Valais et Haute-Savoie). On y observe parfois de véritables bancs de sable ou de graviers.  Si ce matériel a subi des infiltrations d’eau chargée de calcaire, il peut être cimenté, donnant naissance à un poudingue, tels ceux observés dans les falaises du Rhône, au Bois de la Bâtie ou sous St Jean. Dans la région du puits de Meyrin, cette alluvion ancienne est meuble.  Elle présente donc une certaine porosité due aux interstices entre ses éléments fins et grossiers.  Lorsqu’une variation de la pression atmosphérique survient, elle se transmet dans le terrain par l’intermédiaire du puits, seule fenêtre au travers de la couche d’argile imperméable environnante.  

Par exemple, si une haute pression (anticyclone) s’installe sur notre région, apportant du beau temps, la pression atmosphérique augmente et l’air contenu dans l’alluvion ancienne se comprime : de l’air descend dans le sol, le puits est aspirant. Puis, la pression atmosphérique venant à diminuer à l’approche d’une dépression apportant son lot de mauvais temps, le sol va  « se dégonfler », l’air qui y est contenu se décomprime et le puits va souffler.  Evidemment, ce phénomène présente une certaine inertie, et il faut attendre plusieurs heures avant de voir le puits réagir, jouant ainsi le rôle de baromètre.

Il faut relever  que des travaux routiers dans le village à la fin des années 1990 ont recouvert le couvercle de surface du puits, mais celui-ci a été relié par un tuyau souterrain à une mosaïque au-dessus d’une fontaine sèche, une septantaine de mètres derrière l’église du village de Meyrin. Son goulot aspire ou souffle de l’air, comme on l’a décrit ci-dessus, et une légère feuille de papier mise devant l’orifice permet de voir le sens de l’air.

Contribution 2013-03-11

Anecdote(s)
  • Pourquoi puits avec S ?
    Il s'agit là d'une difficultés d'orthographique, en finale en -ts, même au singulier : tomber dans un puits. - Le t disparaît dans les dérivés puisard, puisatier, puiser. Puits est issu du latin puteus, trou, fosse. Le mot, écrit puz, puiz et puis au début du XIIe s., a pris un t étymologique au XVIe s. pour éviter la confusion avec l'adverbe puis.