Chemin DELUC
Le nom de ce chemin est un hommage rendu à trois membres de la famille Deluc qui s'illustrèrent dans l'histoire de Genève par leurs positions politiques pendant les troubles populaires de la fin du XVIIIe siècle d'une part, et par leurs travaux de physique appliquée d'autre part.
Le père, Jacques-François Deluc (1698-1780) était horloger à Genève et se distingua par son appartenance au part des "Représentants" - Citoyens et Bourgeois opposées au gouvernement - dont il devint le chef de file. Ami de Rousseau, il resta tout sa vie en contact avec le philosophe et le visita souvent pendant son exil à Môtiers. Jacques-François Deluc fût toujours un ardent défenseur de Rousseau, face à ses détracteurs genevois.
Ses fils, Jean-André (1727-1817) et Guillaume-Antoine (1729-1812) passionnés de paysages alpins, s'illustrèrent en pratiquant les premiers l'alpinisme à des fins scientifiques.
Jean-André Deluc est resté le plus célèbre tant par ses recherches théoriques sur certains phénomènes physiques que par l'expérimentation de ses découvertes. Il se passionna en effet pour les phénomènes de pression atmosphériques et élabora une nouvelle théorie sur les baromètres et les thermomètres; celle-ci eut une large retentissement, tant dans le milieu scientifique que dans le monde cultivé des salons. Proposant une méthode pour déterminer la hauteur des montagnes par de simples observations barométriques, Jean-André Deluc devait encore l'expérimenter. C'est ce qu'il entreprit, avec son frère, en 1765, en tentant l'ascension du sommet du Buet en Haute-Savoie. Après beaucoup de difficultés pour trouver une voie d'accès, les frères Deluc commencèrent l'ascension; proches du but, ils durent pourtant renoncer; leur thermomètre s'était cassé et rendait ainsi l'expédition sans intérêt. Cinq ans plus tard, ils eurent plus de succès dans la même entreprise et parvinrent à déterminer la hauteur de ce sommet (3094m).
Parallèlement à ses activités scientifiques, Jean-André Deluc prit à Genève une part active aux troubles politiques des années 1770. Suite à cela, et à des revers de fortune, il quitta Genève en 1772, pour l'Angleterre où il avait reçu la charge de lecteur auprès de la reine Charlotte. Continuant ses recherches, Jean-André Deluc maintint dans ce pays sa réputation de grand savant par la publication de nombreux ouvrages scientifiques. Il y mourut à un âge avancé après avoir été un membre illustre de la Société royale de Londres, correspondant de l'Académie royales des sciences de Paris et de plusieurs autres sociétés savantes.
Son frère, Guillaume-Antoine n'a pas laissé un souvenir aussi marquant que celui de Jean-André. Citoyen jaloux des prérogatives de sa classe, il fit seulement parler de lui lorsqu'il publia en 1770, un texte réfutant les arguments d'un mémoire favorables aux Natifs.
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