Chemin de la Garance
A Chêne-Bougeries, le nom de "Garance" apparaît dans le contrat de vente d'un grand domaine rural, à la fin du XVIe siècle. La propriété de la Garance elle-même resta une exploitation agricole jusqu'au XVIIIe siècle; par la suite, des magistrats et des riches artisans genevois en firent une agréable résidence des champs, qui disparut avec les morcellements du XIXe siècle.
Ces terres tiraient leur nom de la plante qu'avait essayé d'acclimater un de leurs propriétaires. Connue dès l'Antiquité pour ses propriétés médicinales, la garance était surtout cultivée pour ses racines dont on tirait une couleur rouge, très recherchée jusqu'au XIXe siècle pour la teinture des étoffes. Dès le Moyen Age, le commerce de la garance fut un élément important de l'économie genevoise, au sein de laquelle les teinturiers formaient une corporation nombreuse.
A la suite de l'arrivée des réfugiés, Genève compta de plus en plus d'artisans, liés à l'industrie et au commerce des tissus, et quand, à la fin du XVIIIe siècle, l'industrie des indiennes, c'est-à-dire des toiles de coton qu'on colorait par impression, devint la grande branche de l'économie genevoise, les besoins en garance s'accrurent et le commerce redoubla avec les Pays-Bas et la Hollande, pays cultivateurs.
La garance disparut peu à peu de la vie économique genevoise avec la chute de la fabrication des indiennes à la fin de XVIIIe siècle, et surtout avec les progrès de la chimie permettant d'utiliser un succédané synthétique d'un coût beaucoup moins élevé. Le Jardin botanique de Genève conserve aujourd'hui un spécimen de cette plante.
Voir également chemin de l'Indiennerie)
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