Chemin de la Baïonnette
Evoque le couteau ou la petite épée qui s'adapte au bout du fusil.
Mais les baïonnettes évoquent aussi le fait historique suivant:
Les années 1870 et suivantes sont marquées par de violents affrontements confessionnels entre protestants et catholiques. Les Communes-Réunies s'opposent avec force à la politique du gouvernement dirigé par Antoine Carteret, qui entend soumettre les corporations religieuses à son autorisation, organiser le culte catholique l'élection des curés. Le but recherché étant de créer une église catholique nationale étroitement contrôlée par l'Etat.
La fronde gronde, les Communes-Réunies soutiennent leurs maires et élisent des municipalités favorables aux catholiques romains. Elles font obstacle à toute les mesures prises pour remettre les églises paroissiales aux curés nationaux, dits libéraux.
Fin janvier 1875, Etienne Maurice, facteur à Genève, originaire de Compesières, veut faire baptiser son fils dans l'église du lieu par Marchal, curé libéral de Carouge.
Les maires de Bardonnex et de Plan-les-Ouates, leurs conseils municipaux et les partisans du culte catholique romain refusent de prêter l'église. Ils font sonner les tocsin et barricadent l'église. le 20 janvier, la famille Maurice et le curé sont reçus à coups de pierre. Le Conseil d'Etat riposte. Destitue les maires et lève une troupe forte de cinq cents hommes (une compagnie de carabiniers, deux compagnies de chasseurs et un peloton de guides) pour protéger la famille et le curé. Une brèche doit être ouverte dans le mur de l'église pour accéder aux fonds baptismaux, le baptême peut alors se dérouler sous la protection des baïonnettes.
Les frais d'expédition, qui s'élèvent à 2785 fr. 50, sont imputés aux deux communes.
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