Chemin de l'Ecu
Le chemin de l'Écu rappelle qu'autrefois existait à cet endroit un lieu-dit "l'Écu de France", du nom d'une auberge construite en 1741. Ce lieu devint célèbre vingt ans plus tard, lorsque les comédiens de passage qui se rendaient au théâtre de Châtelaine (construit à l'instigation de Voltaire), prirent l'habitude de s'arrêter à l'auberge.
Au XVIIIe siècle, la question du théâtre fut l'enjeu de vives querelles entre Genevois. En effet, avant l'adoption de la Réforme, Genève avait connu de nombreux spectacles, qui furent interdits par la doctrine calviniste. Dès lors ,et jusqu'au milieu du XVIII sicle, aucun théâtre public n'avait été toléré, à l'exception d'une éphémère baraque construite en 1737 aux Bastions, à la demande d'ambassadeurs étrangers. L'arrivée de Voltaire, en 1755, donna toute son acuité à la question: désirant faire jouer ses pièces, il fit aménager un théâtre à Châtelaine et aux Délices, où il conviait ses amis genevois à venir se divertir. Dès lors, de multiples disputes divisèrent partisans et adversaires du théâtre à Genève, et il était fréquent d'assister à des scènes où les spectateurs sortant des théâtres étaient insultés et battus.
Le théâtre de Châtelaine, manquant à chaque fois de s'écrouler, fut reconstruit à plusieurs reprises (en 1765, en 1772) et reste ouvert jusqu'en 1780, quatre ans après que Voltaire s'en fut désintéressé au profit de son théâtre de Ferney.
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