Chemin BYRON

En hommage à Lord George-Gordon BYRON (1788-1824)
Artiste Ecrivain·e / journaliste Homme
Description

Le séjour à Cologny du poète romantique est resté une page célèbre dans l'histoire de cette commune.
C'est du balcon de la villa Diodati que Byron composa son plus célèbre texte: le "Troisième chant de Childe Harold".
Né en Angleterre en 1788, Lord George-Gordon Byron est très tôt attiré par les voyages lointains: il visite l'Orient et de nombreux pays européens. Adulé dès sa jeunesse pour ses poèmes, et en particulier pour son "Pèlerinage de Childe Harold" (1812), il reste connu pour sa douloureuse carrière de séducteur, que l'amour de sa demi-soeur Augusta plongea dans l'exaltation et la culpabilité incestueuse.
Ainsi tous ses poèmes chantent autant l'exotisme oriental que l'audace de vivre selon ses passions. Son amour pour l'Orient le porta d'autre part à devenir l'un des précurseurs de l'indépendance de la Grèce, alors soumise à la Turquie; le poète mourra d'ailleurs en Grèce, en 1824, au cours d'un voyage où il s'était dépensé sans compter sur cette cause.
En 1815, lord Byron faisant l'éloge des passions amoureuses, tente pourtant d'y échapper en trouvant refuge dans le mariage. Très vite pourtant, il se sépare de sa jeune femme, provoquant une véritable levée des boucliers des milieux puritains anglais, ce qui le contraint à s'exiler.
Il se rend alors en Suisse, sans doute à cause des liens étroits qui unissent ce pays à l'Angleterre. Le XVIIIe siècle représente, en effet, une époque où les relations anglo-suisses se sont considérablement développées: c'est le temps des premiers touristes anglais, attirés par le romantisme des paysages alpins.
A Genève, Byron loue la villa Diodati sur le coteau de Cologny, juste à côté de celle des époux Shelley avec qui il noue vite de profonds liens d'amitié. Ne pouvant se passer de vie mondaine, le poète est plusieurs fois invité à participer aux réunions des érudits et notables genevois; il est également accueilli à Coppet, chez Madame de Staël - qu'il n'aime pas. Toutefois ces relations demeurent distantes et Byron préfère s'isoler, ayant développé une rancune tenace à l'égard des Suisses, comme on peut le constater dans un de ses textes : "La Suisse est un maudit pays d'égoïstes, de pourceaux et de brutes, placé dans la région la plus romantique du monde. Je n'ai jamais pu supporter ses habitants, et encore moins ses visiteurs anglais". Arrivé en mai 1816, mais s'ennuyant de plus en plus avec l'avance de la saison, Lord Byron quitte Cologny en octobre de la même année et poursuit son périple vers l'Italie plus clémente, en laissant son nom gravé pour longtemps dans la mémoire des Genevois.

Définition de l'Arrêté du Conseil d'État
A.8. A l'artère partant du quai de Cologny et aboutissant au chemin de Ruth.
Anecdote(s)
  • Dans l'ouvrage intitulé "1816 L'année sans été", Michel Vauchez a imaginé un dialogue entre un paysan et lui-même et y confronte les modes de vie au 19e et actuellement. Il évoque la présence de Byron et ses amis dans la villa Diodati, et la cause du dérèglement climatique avec l'explosion du volcan Tambora, et conclue sur un parallèle entre quelques phrases de Louis Verguet et les remarques tirées du poème de Byron, "Ténèbres".
    Contribution 2015/10/08