Boulevard James-FAZY
D'une famille originaire du Dauphiné reçue à la bourgeoisie en 1735, James Fazy naquit en 1794 à Genève. Il fut envoyé à Paris pour y faire un apprentissage de commerce mais il se tourna vers les lettres, le droit et le journalisme. Il se mêla au mouvement d'opposition libérale. Il s'occupa alors de questions économiques et publia en 1818 un écrit sur la Banque de France, écrit qui ne fut pas du tout du goût de celle-ci, puisqu'elle acheta l'édition complète pour la faire disparaitre.
De retour à Genève, il fonda en 1826 le "Journal de Genève" qui devint plus tard son adversaire acharné et entama une vaine campagne pour faire modifier les institutions publiques, campagne qui échoua. Reparti en France en 1827, il se lança dans le journalisme d'opposition et participa à la Révolution de 1830. A Paris, il est l'un des fondateurs du journal d'opposition libérale, qui va être supprimé par la censure, "La France chrétienne". Lors de la révolution de 1830, il rédigea avec Thiers des ordonnances sur la liberté de la presse. Nommé préfet de l'Isère, il refusa, et dans son journal attaqua la chambre des députés à qui il conteste le droit de nommer un roi. Après s'être brouillé avec le nouveau gouvernement et avoir perdu un gros procès de presse, il revint à Genève en 1833 et fonda un nouveau journal "L'Europe centrale", suivi en 1842 de la "Revue de Genève".
Élu la même année à la Constituante, il commence une carrière politique féconde qui durera jusqu'à sa mort. Chef radicaux, il est le grand meneur de la révolution de 1846 qui renverse le gouvernement, dont il prend la place. Il est l'inspirateur de la Constitution de 1847, très libérale, qui introduit le suffrage universel et tous les droits politiques modernes. Député au Grand Conseil et chef du gouvernement pendant de nombreuses années, James Fazy est le créateur de la Genève moderne qui pourra se développer grâce à la démolition des fortifications qui débuta en 1849.
James Fazy est le fondateur de l'hôpital cantonal, de l'asile des vieillards, de la Banque de Genève, de l'Institut national genevois, etc. Sans parler de la construction des lignes de chemin de fer sur Lyon, Lausanne et le Valais. A la fin de sa vie, il devint encore professeur à l'université et conseiller aux États. Il meurt au Petit-Saconnex le 6 novembre 1878 dans un état voisin de la misère.
Pont de la Coulouvrenière / Place de Cornavin
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