Boulevard Carl-VOGT
Carl VOGT est né le 5 juillet 1817 à Giessen, en Allemagne, où il étudie la médecine et la chimie à l'université de Giessen.
En 1835 il se réfugie à Berne, où son père, Philipp Friedrich Wilhelm Vogt (1787-1861), est professeur de médecine. Il étudie la physiologie et l'anatomie sous la direction de Valentin. Après avoir obtenu son diplôme de médecin en 1839, il va travailler à Neuchâtel sous la direction de Louis Agassiz (1807-1873). Compromis dans une affaire politique, il dut se réfugier à Strasbourg, puis à Berne où il passa son doctorat en médecine en 1839.
C'est là qu'il sera, en 1842, le premier à attirer l'attention sur le phénomène biologique de la mort cellulaire programmée aujourd'hui connu sous le nom d'apoptose, en étudiant le système nerveux en développement et les métamorphoses des têtards du crapaud accoucheur (Alytes obstetricans). En 1845 il entreprend de nouvelles études à la Sorbonne et à Nice. Pendant son séjour en France il rencontre des socialistes comme Pierre-Joseph Proudhon, Karl Marx, Alexandre Herzen et Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine. En 1848 il devient professeur à l'université de Giessen grâce aux recommandations de Justus von Liebig et d'Alexander von Humboldt. Elu député au Parlement de Francfort, son activisme politique durant la révolution de 1848 le conduit à se réfugier à Genève où il commence par enseigner la géologie, puis la paléontologie.
Devenu citoyen genevois (1851), il joue un rôle important dans les affaires publiques de cette ville en qualité de conseiller aux États et conseiller national. Ayant attaqué Marx, ce dernier répondit par un texte intitulé Herr Vogt (publié à Londres en 1860). Il fut connu par ses discours publics sur le matérialisme et la théorie de l'évolution de Charles Darwin. Ce dernier le remercie pour son soutien dans l'introduction de La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe (The Descent of Man, and Selection in Relation to Sex). En 1872, il devient professeur titulaire de la chaire de zoologie et directeur de l'Institut de zoologie de Genève, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort survenue le 5 mai 1895.
Son fils, William Vogt (1859-1918), sera un virulent pamphlétaire antimaçonnique, par opposition au père, franc-maçon.
- Le rectorat de l’Université de Genève s’est interrogé, en 2013, de la dénomination «Uni Carl-Vogt» du nouveau bâtiment situé sur le boulevard éponyme, relevant que cette désignation avait suscité des critiques liées aux positions racistes et sexistes tenues par Auguste Carl Vogt.
Il faut savoir qu’Auguste Carl Vogt estimait que l’homme noir était le chaînon manquant entre le singe et l’homme blanc, la race la plus inférieure du genre humain, dont l’intelligence était comparable à celle d’un enfant, d’une femme ou d’un vieillard. Ainsi écrivait-il dans son ouvrage Leçon sur l’homme. Sa place dans la création et dans l’histoire de la Terre, Paris, 1865.
A l’issue d’un débat, le Conseil de l’Université a choisi de ne pas modifier le nom du bâtiment Uni Carl-Vogt, pour ne pas déroger à l’usage qui est d’attribuer à ceux-ci le nom de la rue sur laquelle ils sont placés.
Extrait de la motion 2657 déposé au Grand Conseil genevois le 12 juin 2020
- L'artère s'est appelée Boulevard des Casernes jusqu'en 1899 et s'est écrit un temps "Karl-Vogt".
Contribution 20200328