Avenue Marc-DORET
Marc-Louis Matthey-Doret (1842-1909), pasteur à Satigny dès 1868, à Genève de 1884 à 1900, professeur de théologie pratique à l'Université de Genève de 1897 à sa mort. Il fut, avec Jacques Martin et David Munier, un de ces pasteurs érudits, qui marquèrent la vie genevoise à la fin du XIXe siècle.
A Chêne-Bougeries, cette avenue porte son nom parce que son père avait acheté en 1858, la propriété de Couvaloux dont il fit sa retraite d'été, et que lui-même se fixa dans le domaine à la fin de sa vie.
La famille Doret, venue du Dauphiné au cours de XVIIIe siècle, avait été reçue bourgeoise de Genève en 1841. Les Doret était d'abord des commerçants: le frère de Marc Doret lui-même tenait un important négoce de denrées coloniales, à la rue du Rhône.
Éduqué selon la tradition protestante genevoise, Marc Doret fit ses études au Collège puis à l'Université, à la Faculté des sciences et des lettres, et dès 1862, à la Faculté de théologie. Après avoir présenté sa thèse, il fut consacré pasteur à Saint-Pierre par David Munier. Marc Doret effectua de nombreux voyages à travers l'Europe et remplit ensuite son sacerdoce pendant quatorze ans à Satigny. Il y fut très populaire, tant par ses prédications, que par son action auprès de ses paroissiens. Pourtant, dès 1883, il revint en ville où il avait été nommé pasteur à Genève, chargé du quartier de la Cathédrale. Il était alors un membre très écouté de la Compagnie des pasteurs et du Consistoire, où il fut élu à plusieurs reprises (1875-1879 et 1883). Ses sermons étaient si appréciés, qu'il en publia plusieurs à la demande de ses auditeurs. Ses prises de position politiques contre la séparation de l'Église et de l'État en firent un des chefs de la tendance évangélique, dans le débat qui agitait, à la fin du XIXe siècle, l'Église nationale et le Conseil d'État. De plus, parallèlement à son ministère, Marc Doret fut, de 1881 à 1901, aumônier dans un régiment d'infanterie de l'armée suisse.
Il fut également un grand érudit. Au collège déjà, il avait exprimé ses goûts de littéraires pour des textes poétiques et pas ses liens avec les jeunes poètes de son temps. Membre de la Société des Belles-Lettres, il obtient, en 1897, une chaire de théologie où il donna un cours particulièrement original sur l'histoire et la philosophie des missions.
Son état de santé l'obligea cependant à quitter toute charge publique dès 1901; c'est alors qu'il vint s'établir à Chêne-Bougeries, sur son domaine de Convaloux aujourd'hui morcelé entre ses descendants.
Dans cette paroisse, Marc Doret resta toutefois actif en suppléant le pasteur à l'occasion de certains cultes et surtout en prenant part aux travaux de construction du temple.
Participez à ce site collaboratif en nous soumettant des anecdotes !