Place Philibert-BERTHELIER
Philibert Berthelier, né vers 1465 à Virieu-le-Grand (dans l'actuel département de l'Ain) et décédé le 23 août 1519 à Genève, est un homme politique suisse. Il étudie le droit, probablement à Chambéry où il se trouve en 1485 et devint juriste. Bien que propriétaire de deux maisons à Genève, il conserve des liens avec son lieu d'origine dans le duché de Savoie.
Il défend ainsi les intérêts du duc Philippe II de Savoie dans la liquidation de la seigneurie de Virieu puis se met au service du nouveau seigneur René qu'il accompagne dans sa campagne en Italie avec les armées de Louis XII de France (1502-1503). En 1505, il est appelé "citoyen de Genève" et porte le titre de "nobilis". À son retour, il s'installe définitivement à Genève et est nommé en 1505 capitaine de la compagnie des archers et membre du Conseil des Cinquante. Il commence véritablement son activité politique. Il est à plusieurs reprises capitaine de la ville (1508, 1515, 1517).
Il prend la tête des Eidguenots et s'oppose en 1506 à Charles III de Savoie, qui entreprend de soumettre Genève à son pouvoir, en refusant de lui prêter l'artillerie de la ville.En 1511, il dirige la construction des fortifications du faubourg de Saint-Gervais. C'est en 1515 que va éclater le conflit entre l'évêque de Genève et le groupe de citoyens connus sous le nom" d'Eidguenot" dont Berthelier sera le chef. $
En 1513, sur les instances du duc de Savoie, Rome imposa comme évêque de Genève, le bâtard Jean de Savoie. Berthelier tenta de susciter un mouvement d'opposition mais échoua. Lorsque le prince-évêque fit son entrée dans la cité, Berthelier dut solliciter son pardon. L'évêque sembla oublier le passé et accorda même à Berthelier les fonctions de châtelain de Peney. Au printemps 1515, l'évêque céda à son cousin le duc de Savoie, la souveraineté sur la ville, décision que le collège des cardinaux refusa de ratifier. Peu après, il fit jeter en prison, sans aucun motif un avocat très estimé qui lui avait déplu. Cet acte agita vivement la cité.
Berthelier créa un parti de patriotes prêts à résister aux atteintes portées aux citoyens par des fonctionnaires episcopaux ou ducaux. Aussi, en 1517, l'évêque demanda son arrestation. Berthelier se trouve accusé à tort d'avoir trempé dans un complot contre la vie de l'évêque. Il quitte alors Genève pour se réfugier pendant quelques mois à Fribourg où il négocie une combourgeoisie entre les deux villes.
En février 1518, le duc de Savoie se décida à donner un sauf-conduit à Berthelier pour qu'il revint à Genève pour être jugé par ses juges "naturels". Il était accusé de lèse-majesté. Dès les premiers jours, devant la faiblesse de l'accusation soutenue par le vidomne, on comprit que Berthelier allait être acquitté. Les syndics de Genève l'acquittent au début de l'année 1519 mais l'évêque le fait arrêter le 21 août et le condamne à mort comme traître. Berthelier est exécuté devant le château de l'Île le 23 août, à peu près à l'endroit où se dresse aujourd'hui sa statue. Le bourreau traîne ensuite son cadavre sur une charrette à travers la ville et le pend au gibet de Champel tandis que sa tête est exposée à Plainpalais. Cette exécution arbitraire suscita une grande colère et nombre de citoyens se tournèrent vers Berne et Fribourg.
De ces deux fils qui, à la tête des Libertins, combattront la tyrannie religieuse que Jean Calvin exercera à Genève, l'un, condamné à mort, y échappe en fuyant la ville alors l'autre est décapité en 1557.
8. Place Philibert - BERTHELIER
- Place de Bel-Air / Quai de l'Ile
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